Entretien avec M. Auguste Carbon D'Ancerre

De notre correspondant de Cancraces -

Monsieur Auguste Carbon D'Ancerre nous reçoit au siège de sa société "Négoces D'Ancerre" à Cancraces. L'Homme d'affaires s'est récemment fait un nom dans la région grâce à la croissance importante de ses affaires. Un personnage en vue avec qui il faudra vraisemblablement compter lors des prochaines échéances électorales.


La Gazette des Marchés - M. Carbon D'Ancerre, vous êtes un négociant aujourd'hui bien connu dans le sud de l'Empire. Pouvez-vous nous présenter vos activités ?

Auguste Carbon D'Ancerre  - Bien sûr. Mes activités sont principalement basées à Cancraces et à Ecosient où je m'occupe de développement économique. Voyez-vous, j'aide financièrement les petits entrepreneurs belondaures à lancer leur affaire malgré le poids d'impôts trop lourds et d'une administration inefficace. Une sorte d'"Ange du négoce" comme le disent les Alvionnais. Je suis également investi dans le l'import-export de biens de Nouvelle-Argentorate et d'Ardanie à Ecosient.

L.G.M. - La finance certes, mais vous oubliez également votre activité historique, la récupération de feraille et de matériaux usagés. On dit que vous avez d'ailleurs fait fortune en revendant quantité de métal aux arsenaux de la marine.

A.C.D'A. - Oh, c'est une activité minime de mon négoce. J'aime mieux me définir comme financier voyez-vous. Tout ceci est une histoire ancienne, une autre vie.

L.G.M. - Vous prétendez que l'administration et les impôts sont mal gérés dans l'Empire. C'est donc au Connétable et Architrésorier que vous vous en prenez. Que pensez-vous de l'action du gouvernement et des grands-dignitaires de Sa Majesté Impériale ?

A.C.D'A. - Bien du mal. Sa Majesté n'y est pour rien évidemment. Mais elle se laisse abuser par des hommes et des clans qui n'ont pas l'intérêt de l'Empire et surtout du peuple en tête. Il n'y a qu'à voir l'Etat de l'Economie, ou la situation dans laquelle le Connétable Marksane a laissé la Nouvelle-Argentorate à son départ : une vraie catastrophe. Nous croulons sous les dettes et les impôts, ma parole !

L.G.M. - Est-ce à dire que vous vous laisseriez tenter par un engagement politique ?

A.C.D'A. - Le constat que je fais me porte à croire qu'il est nécessaire d'apporter une nouvelle vision politique dans un Empire sclérosé par les incapables qui conseillent l'Empereur. Je compte bien porter la voix du petit peuple et de tous les gens de bonne volonté qui veulent le progrès du Belondor.

L.G.M. - Vous portez-là de lourdes accusations contre les hauts-dignitaires de l'Empire. Quel serait le parti qui soutiendrait votre éventuelle candidature ?

A.C.D'A. - Le Parti Impérial est, je le pense, le meilleur véhicule de mes idées. Cela fait trop longtemps que ce mouvement est en déclin. Je compte bien lui redonner un coup de jeune (sic). Un changement radical est nécessaire. Je suis déjà en négociation avec ses dirigeants et l'affaire est presque conclue.
Mais je ne me contenterai pas de paroles, comme vous pourrez le vérifier à l'avenir. Mes sociétés vont bientôt investir massivement dans l'économie Néo-argenoise et la CNMS, que la CNACI et l'Etat du protectorat n'arrivent pas à financer correctement. Il faut un vrai patron, un vrai maître d'oeuvre, un spécialiste comme moi qui sache comment les affaires marchent pour s'en occuper. Ce ne sont pas des employés de banque ou des fonctionnaires qui pourront relancer l'économie de l'Outre-mer, croyez-moi !

L.G.M. - Encore une nouvelle dont l'exclusivité revient à La Gazette des Marchés. Nous vous remercions, Monsieur Carbon D'Ancerre, de bien avoir voulu nous accorder cet entretien.

A.C.D'A. - Le plaisir fut mien. Je salue chaleureusement tous vos lecteur et espère bien qu'ils penseront à voter pour le représentant des laborieux et des entrepreneurs du Belondor lors des prochaines élections.

Le président en chef des ultras, Louis de La Bouillardère n'en revenait pas de ce qu'il lisait. Ce devait être la première fois de sa vie qu'il était d'accord sur toute la ligne avec un article de La Gazette des Marchés, organe de presse des financiers qui, généralement, n'étaient pas en odeur de sainteté chez ceux qui, comme lui, souhaitaient l'instauration d'un Empire absolutiste, dans lequel l'Empereur dicterait sa loi à tous, notamment aux banquiers. Il se dit qu'il se devait d'entrer en contact avec ce Carbon D'Ancerre. Le Parti impérial manquait de fonds. Il pourrait être profitable d'entrer en contact avec celui-ci...