Une campagne compliquée

Les conservateurs n'avaient pas changé d'un iota leur profession de foi depuis les dernières élections législatives qui avaient eu lieu en Antonine 2715. En fait, il l'y avait pas de raison à ce qu'ils la changent. Leurs valeurs, leurs fondamentaux, leurs idéaux n'avaient pas varié. Pour eux, c'était toujours à l'Empereur de diriger, de déterminer la politique de l'Empire, et au gouvernement sous la houlette de l'Archichancelier ainsi qu'au Connétable de l'Empire, de mettre en œuvre et d'exécuter ses décisions. De même, ils souhaitaient que soient respectées les traditions immémoriales, la foi, la religion et la culture syiste à l'origine même de l'identité nationale belondaure. Enfin, ils défendaient la libre entreprise, l'économie de marché, le droit de propriété...toutes valeurs que le Parti progressiste avaient pour projet de remettre en cause, ce que, pensaient les conservateurs, Sa Majesté ne laisserait certainement pas faire.

Pour autant, en dépit de leur cohérence idéologique depuis des années, le ressenti des candidats conservateur était bien plus délicat que celui des candidats progressistes. Le mode de scrutin proportionnel ne favorisait pas leur caractère de notable et leur faisait perdre leur avantage principal sur les autres formations. Surtout, le contexte de crise économique et sociale actuel – chômage de masse, déflation des prix et des salaires, faillites des entreprises, etc. – rendait leur discours fondé sur l'ordre, la tradition et le laissez-faire relativement inaudible auprès d'électeurs avides de changement, de nouveaux projets économiques et sociaux. C'était un véritable avantage pour le Parprog. Selon certaines sources, une bonne part de l'aile gauche de l'Union des modérés avait d'ailleurs migré vers celui-ci. Les temps étaient difficiles pour les deux partis traditionnels de l'Empire...

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