Entretien entre le Connétable de l'Empire et le ministre des Affaires étrangères

Comme convenu, le ministre des Affaires étrangères Alexandre Lefebvre s'était présenté à la convocation de Son Excellence le Connétable de l'Empire en vue de lui faire son rapport concernant la situation sur le continent fanzien. Depuis la veille au soir, de nouveaux éléments avaient été portés à la connaissance des corps diplomatiques de l'Empire qui s'étaient empressés d'en informer le ministère. Faisant antichambre depuis plus de quinze minutes, le ministre avait eu le temps de parcourir les derniers télégrammes pour pouvoir apporter l'éclairage le plus précis possible.

Alors même qu'il rangeait dans son dossier le dernier courrier qu'il n'avait pas encore eu le temps de viser, l'huissier le fit entrer dans le bureau du Connétable. S'approchant de la grande dignité à pas feutrés, le ministre le salua selon l'usage attendit droit comme un I que ce dernier ne parlât le premier.

Beaucoup de choses s'étaient passées depuis plusieurs jours. Alors que l'Empire de Belondor cherchait à se rapprocher de l'Empire de Laurasie, la nouvelle politique était désormais de soutenir en tous points les représailles que pourraient envisager le Grand-duché de Zollernberg contre celui-ci suite à la folie sanguinaire qui avait emparé la principale puissance du continent franzien. Sa Majesté demandait pas moins d'une dizaine de notes par jour, et les services de la Connétablie, alimentés eux-mêmes par le ministère des Affaires étrangères et celui de la Guerre, travaillaient d'arrache-pied. Le Connétable de l'Empire, Charles Marksane, avait donc convoqué le ministre Alexandre Lefebvre pour faire le point sur le situation. Lorsque celui-ci se présenta à l'heure dite et entra dans son cabinet, le Connétable l'invita à s'asseoir et commença à s'exprimer :

- Bonjour, monsieur le ministre. Comme vous le savez, l'Archipel est en ébullition. La situation diplomatique apparaît chaque jour qui passe plus complexe et plus grave. La Laurasie s'est isolée et semble vouloir n'en faire qu'à sa tête, oubliant tout sens commun. Présentez-moi un panorama complet de la situation : ses origines, son déroulement, ses suites possibles et les possibilités d'action au sens large de l'Empire.

Pendant près de vingt-cinq minutes, Alexandre Lefebvre fit le point sur la situation du continent fanzien. Parmi les " possibilités d'action au sens large de l'Empire ", il avait bien évidemment évoqué la déclaration de guerre du Belondor à la Lauraise et l'envoi d'un corps expéditionnaire. Toutefois, aucun des deux hommes à ce moment précis ne savait qu'effectivement, Sa Majesté Nabelnine II ferait envoyer la I^re et la II^e flottes ainsi que la Légion étrangère au large de Byzas.

Le ministre de la Guerre, comme le Connétable, avaient visiblement sous-estimés la fatalité de la situation au large du détroit de Sorlop et de la mer du Saraland. Il semblait presque certain que l'Empereur réagirait à ce manque de prévoyance de la part de la Grande Dignité.

» Convocation de M. le ministre des Affaires étrangères
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