Départ pour la Nouvelle-Argentorate

[EL: Ceci est une action qui se déroule après l'entretien de CM avec Beren Vanès.]


Une petite troupe de journaliste s'était massée en ce beau 1er Etolnine sur les quais d'Ecoscient. L'activité du port battait son plein : deux vapeurs marmarais avaient accosté alors qu'il faisait encore nuit, et une nuée de dockers s'affairait, telle une colonie de fourmis, à débarquer les cargaisons de grumes exotiques.
Mais c'était plutôt le groupe de fonctionnaires et leur cortège de militaires et de porteurs de bagages qui semblait intéresser la presse. Au centre de l'attroupement, grimpé sur une caisse, Charles Marksane répondait aux questions des plumitifs en élevant la voix :

- J'ai pris connaissance des récents troubles en Nouvelle-Argentorate. En tant que Haut-Représentant du Belondor, il m'incombe de réaffirmer que Sa Majesté Impériale compte bien assurer son rôle de protecteur dans les mers du Sud. Quoique les forces séditieuses cherchent à obtenir, par une violence lâche contre d'innocents civils ou les troupes belondaures, ils n'obtiendront rien par ce biais. La seule chose que le Belondor permettra en Nouvelle-Argentorate sera le retour à l'ordre et à la légalité.

Je suis venu vous annoncer également, que ma récente nomination est le signe que le Belondor entend soutenir le redressement économique de son protectorat. Il ne sera pas permis que cette crise dure plus longtemps. C'est en ce sens que j'annonce que je ne viens pas en Nouvelle-Argentorate les mains vide, mais avec un plan de relèvement drastique de l'agriculture et de l'industrie textile.
Je ne ferai aucune autre déclaration. Vous connaîtrez la nature exacte des mesures prévues en temps voulu.

Messieurs, merci à vous tous. Souhaitez-moi bon voyage.

La petite troupe se dispersa rapidement, et, une heure plus tard, le trois-mâts "Le Varsalançais" s'élançait vers les mers du Sud avec Marksane à son bord.

L'arrivée du clipper belondaure ne fit pas autant parler d'elle dans le petit état insulaire. Marksane avait choisi de ne pas convoquer la presse par télégraphe sur le port, mais avait préféré se rendre directement en calèche au palais du gouvernement du principat dès sa descente.

Il y resta toute la matinée ainsi qu'une partie de l'après-midi, laissant le soin à un membre de son cabinet de se charger de leurs bagages.
Dans le courant de l'après-midi, le Haut-Représentant fila hors du palais vers les locaux abritant la rédaction de l'organe de presse le plus lu du protectorat.
Charles Marksane, comme il l'avait fait lors de son départ, se prononça pour la presse, mais cette fois avec des réalisations. Les premières mesures pour résoudre la crise :

"Je suis venu aujourd'hui m'adresser au peuple néo-argenois, en tant que voix de la puissance protectrice du Belondor. J'avais déjà réaffirmé le soutien du Belondor à la Principauté il y a une semaine lors de mon départ. Ce soutien se concrétise par des mesures, visant à résoudre la crise économique et alimentaire, que le conseil gouvernemental vient de prendre avec l'appui du Belondor. Ces mesures sont des mesures fortes car à la hauteur du défi que nous comptons relever.

Premièrement, je vous annonce que l'ancien conseil s'est auto-dissous et qu'un nouveau conseil a été nommé par la Couronne, composé pour moitié de spécialistes belondaures.

Deuxièmement, décision a été prise de procéder à l'achat de 5000 tonnes de blé sur les marchés armaréens et aldarnoriens. Ce blé sera moulu en farine dans les moulins néo-argenois et vendu par le secrétariat à l'Agriculture à la moitié du prix du marché actuel.

Troisièmement, les forces militaires et policières de Nouvelle-Argentorate sont dissoutes. Elles sont fusionnées en une force armée à compétence générale en matière d'ordre public : la Milice Néo-Argenoise.

Quatrièmement, à des fins d'efficacité maximale, le privilège de l'emission monétaire est confié au CNACI par la Couronne. La réserve d'or de l'Etat lui sera confiée."

Le haut-fonctionnaire ne répondit pas aux questions des journalistes et se contenta de laisser les plumitifs publier et commenter son annonce. Il avait bien trop à faire au palais. La Grande Réforme venait tout juste de commencer.