Diplomatie Skotinoèque.

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C'est dans la brume du matin qu'apparut la voile plus très blanche d'une corvette, au large d'Ecoscient, partie de Facilitae, elle avait remontée les cotes de Fanz , passée l'archipel d'Orion, traversée, du levant jusqu'au ponant, la mer océane, passant au large de Talamanca, voyant a l'horison le nuage noir de fumée qui indiquait le Krassland, avant d'arriver, enfin, au large du premier port commercial d'un pays au pouvoir incommensurable, inimaginable pour des skotinoèques.

Se plaçant a portée de vue, face a la rade, mais sans pénétrer dedans, ils levèrent sur leur frêle esquif le drapeau Skotinoèque. Ils attendirent. Ils n'entreraient pas dans le port sans autorisation des autorités locales.

L'Invincible, cuirassé belondaure classe Nabelnine, avait repéré la corvette skotinoèque alors qu'elle venait de pénétrer dans les eaux territoriales. Rapidement, le bâtiment de la Marine s'était porté à hauteur du navire étranger, effectivement frêle esquif de bois et de voiles à côté de ce puissant cuirassé surmonté d'une énorme double cheminées qui faisait presque oublier la présence de trois mâts, crachant des langues épaisses de fumée noire. La reconnaissance des frontières du Crasselande, telles qu'acceptées par l'Empire de Belondor, n'avait pas entraîné de baisse des effectifs militaires dans la zone, bien au contraire. Tous redoutaient de possibles accrochages tant avec le Crasselande qu'avec le Royaume d'Alvion.

Le Commandant de La Volnay, à la tête de la flotille, n'hésita pas à placer L'Invincible à la tête de l'escorte de cinq bâtiments, la corvette étant prise dans sa vague. L'Empire de Belondor imposait, démesurément ; l'apparat comptait énormément et personne ne craignait de trop en faire. Après des vérifications du navire et de son équipage, le bâtiment skotinoèque avait été autorisé à suivre sa route, à condition que quelques hommes l'encadre jusqu'à Ecosient.

Alors que le bâtiment attendait à l'entrée de la rade du port, plusieurs patrouilleurs quittèrent les quais pour intercepter de nouveau le navire dont cinq marins Belondaures se trouvaient sur le pont. Après communication par signaux lumineux, la corvette fut autorisée à rentrer, encadrée de près. Elle voguait entre les bâtiments jusqu'à un ponton excentré où se trouvaient des douaniers ainsi qu'un officier de la Marine. C'était d'ailleurs uniquement depuis cet endroit que les bateaux pouvaient utiliser la ligne fluviale, permettant aux douanes impériales de contrôler tout navire allant et venant à l'écluse du port.

Après une nouvelle vérification des identités et de l'objet du voyage, les marins qui avaient embarqué plus tôt quittèrent le navire tandis que l'officier supérieur grimpa à son tour. Il avait pour mission de conduire les autorités diplomatiques jusqu'à Villeneuve-sur-Grulée où mouillerait le bâtiment, le temps de la visite à Elbêröhnit non loin de là.

Après trois jours à remonter les canaux et les écluses, l'arrivée à Villeneuve-sur-Grulée paru presque ennuyeuse tant le panorama du pays, vu depuis le pont d'un navire, pouvait être agréable pour qui savait apprécier la nature à sa juste valeur. Depuis le chef-lieu du canton, plusieurs voitures flanquées des armes impériales attendaient de conduire les autorités étrangères vers le ministère des Affaires administratives qui aurait à enregistrer l'objet de leur visite et les enverrait vers un hôtel elbêröhnitois. La lourdeur administrative était une marque de fabrique de l'Empire de Belondor mais s'avérait être d'une redoutable efficacité, aussi bien pour les services de l'Archichancellerie que pour ceux de l'Architrésorier de l'Empire.

Les coches, après plus de trois-quart d'heure de route s'arrêtèrent devant un somptueux bâtiment de style Temararien, visiblement achevé depuis peu de temps. Sur sa façade était inscrit en lettres d'or : Ministère des Affaires administratives. Au-dessus du fronton marquant l'entrée, des drapeaux nationaux et des étendards impériaux apportaient un peu plus de chaleur à la façade blanchâtre de l'édifice.

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Le Diplomate Anaximandre se renfrogna en voyant les cuirassés de guerre. Tout le monde savait que le Belondor était puissant, nul besoin d'en faire des tonnes, ce n'était qu'une corvette! En outre, le Belondor affirmait la différence de moyen entre les deux pays. Néanmoins, il ne fallait pas voir cela comme une preuve d'agressivité. Ce sont des Belondaures, ils ont toujours fait comme ça...et puis, ils avaient donnés de armes a Meniro, non? Meniro qui est une des nations constitutives de Skotinos...certes depuis l'exile, on ne sait où, du roi Constant. Mais Anaximandre préférait continuer de voir le côté positif de la chose.

Le pays, bien que presque aussi moderne que le Belondor, avait décidé d'imposer l'antique Toge a ses fonctionnaires....qu'ils portaient donc par dessus le costume. bref, Anaximandre rajustât la toge blanche a liserer bleu, vérifia que la fibule qui représentait le Lion de Skotonos fixait bien le tissu au gilet noir a bouton d'or qui se situait dessous, puis replaça son nœud papillon a l’horizontal, avant de descendre, suivit de ses deux secrétaires et d'un garde du corps, ravi de retrouver la terre ferme tant le voyage fut éprouvant.

» Un skotinoèque face au Pouvoir