Nathanael Gruriel en position d'être élu sénateur

Nathanael Gruriel avait été investi dans la circonscription de Veledris, en compagnie de 28 autres amis du Rasscon. Il aurait aimé se présenter dans la circonscription d'Ecosient, dont il était originaire, mais toutes les places étaient déjà prises et il avait donc dû s'exiler. Néanmoins, ça ne l'empêchait de mener une campagne de tous les instants pour essayer de se faire élire. Et il y croyait fermement depuis qu'il voyait que le Parti impérial, même dans son fief de la préfecture de Veledris, où il était habituellement le premier parti, semblait s'effondrer. Les gens semblaient se détourner d'une formation qui appelait à la réaction et lui préférait désormais le Rasscon qui, tout en étant tourné vers la tradition, l'ordre et la religion, n'était pas rétif aux évolutions nécessaires d'une société, voire, à certains égards, les encourageait. Les militants du Rasscon distribuait ses tracts, ce matin, sur la marché de Manasirit. Ils étaient particulièrement adaptés de façon à attirer les anciens électeurs du Parti impérial voire ceux qui pensaient toujours voter pour celui-ci :

Citation :: Mes compatriotes et amis,

J'ai à cœur de servir le peuple belondaure, l'Empire et Sa Majesté, c'est pourquoi j'ai l'honneur de vous demander de me faire confiance, aujourd'hui.

Souvent après une victoire, le peuple, dans son euphorie, se relâche et se complait dans son sentiment de sécurité. Qui n'a jamais cru que la victoire était une finalité, qu'il n'y avait plus de dangers et que l'on pouvait, enfin, se laisser aller et relâcher la pression ? On se dit « tout va bien, notre armée est victorieuse, nos ennemis sont vaincus ou terrifiés, plus aucun danger ne nous menace, le temps est venu du repos bien mérité du guerrier ». Rien n'est plus faux !

Sachez que si l'on a terrassé un ennemi, si l'Eurone, la Gélèbre, l'Hollyade et le Matnal sont nôtres, d'autres ennemis dangereux et mortels guettent le moindre de nos faux pas, la moindre inattention pour nous poignarder, et d'autres ennemis encore, glissés parmi nous qui parlent notre langue, mangent notre pain et habitent dans nos maisons, et qui depuis des années s'affèrent minutieusement et discrètement à saper les bases de notre grand Empire. Face à eux, il ne saurait y avoir de trêve, ni répit, ni armistice.

N'oublions ce que nous devons à Sa Majesté impériale Nabelnine II qui sauva l'Empire du désastre, maintint notre unité nationale, terrassa nos ennemis et força ceux qui rêvaient de nous voir être défaits à rester dans leurs chaumières. Alvion ! Alharkoum ! Halawites ! Ils n'attendent que cela que nous nous croyions en sécurité ! Ce sentiment de sécurité, sur lequel nous nous reposerions, serait leur meilleure arme. Nous devons toujours être prêts pour la lutte et ne jamais oublier que nous risquons de le payer si nous nous endormons sur nos lauriers.

Vive l'Empire et, par dessus tout, vive l'Empereur !

» Séance entre l'Archichancelier et le sénateur Villard